« Relibérés » ?
La foi biblique, héritée des patriarches Abraham, Isaac et Jacob, puis codifiée par Moïse, constitue l’élément fondamental de l’identité du peuple d’Israël. Son accomplissement ultime s’est incarné en la personne du Messie de Galilée, reconnu comme le Sauveur de l’humanité.
La promesse de l’Esprit Saint envoyé par Jésus de Nazareth a engendré la première communauté juive messianique (Ac 2). La Bonne Nouvelle s’est ensuite progressivement propagée chez les incirconcis qui n’ont été introduits dans le Corps du Messie qu’une quinzaine d’années après la Pentecôte (Ac 10). Quelques générations plus tard, et sans tenir compte des solennels avertissements de l’apôtre des nations, les gréco-romains parvenus à la foi apostolique se sont enorgueillis (Rm 11,18), interprétant la sainte Écriture conformément à leur propre contexte culturel et leurs normes philosophiques. En conséquence, la position des héritiers légitimes, à savoir les Juifs, a été compromise. Ces derniers ont été peu à peu exclus de leur Église, voire contraints à se métamorphoser en « Romains », adoptant ainsi une forme de christianisme latinisé.
Le charisme d’Israël, dont la mission est de révéler le Texte divin ainsi que le fonctionnement spirituel du monde (Ps 147,19s), a été supplanté par un corps de doctrines plus ou moins hermétiques. Les inestimables trésors bibliques ont été obscurcis d’un voile épais réduisant le discours de Jésus et le message des épîtres à une simple morale sans relief pour aboutir, dimanche après dimanche, à de sempiternelles redites. De ce fait, les chrétiens sont privés de la « pleine connaissance du mystère de Dieu, le Messie, en qui sont dissimulés tous les trésors de la sagesse et la connaissance » (Col 2,2s). Ainsi prisonnier d’une théologie boiteuse, le peuple de Dieu se meurt.
Le temps est arrivé de « libérer à nouveau » l’éclairante pensée hébraïque afin que nous soyons nous-mêmes « RE-LIBÉRÉS » des croyances stériles qui entravent notre cheminement spirituel et goûter à une vie de foi plus authentique à l’aide de notre modeste contribution.